Et si les bâtiments se racontaient - Circuit historique et architectural de Vaudreuil-Dorion

 

Esther Blondin

Esther Blondin (1809-1890), mère Marie-Anne. © Collection de la congrégation des Sœurs de Sainte-Anne, Lachine.

Naissance 1809 à Terrebonne

Décès 1890 à Lachine, Montréal

Les premières années

Née le 18 avril 1809 à Terrebonne et issue d’un milieu pauvre, Esther Blondin1 devient novice chez les sœurs de la congrégation de Notre-Dame et connaît un apprentissage difficile réussissant à lire et à écrire à l’âge de 20 ans2. En 1833, à l’issue de cette formation, elle vient s’installer à Vaudreuil et occupe un poste d’assistante institutrice pour mademoiselle Suzanne Pineault à l’école du village3. En 1839, elle en devient la directrice pendant une quinzaine d’années. Consciente des difficultés auxquelles les enfants, et particulièrement les jeunes filles issues de milieux défavorisés font face, elle désire mettre sur pied un lieu consacré à l’éducation accessible à tous. « Elle désire fonder une communauté vouée à l’éducation des enfants pauvres de la campagne »4. Elle obtient la permission d’exposer son projet à Mgr Ignace Bourget (1789-1885), alors évêque du diocèse de Montréal, qui l’autorise à relever ce défi.

La fondation de l’institut des Sœurs de Sainte-Anne

Le 8 septembre 1850, l’institut des Sœurs de Sainte-Anne (qui deviendra la congrégation des Sœurs de Sainte-Anne) est officiellement créé avec à sa tête comme supérieure Esther Blondin qui sera désormais connu comme mère Marie-Anne. Avec sept compagnes, et désormais autorisées à vivre en communauté, elles s’installent dans le premier bâtiment de l’institut (aussi appelé le premier couvent) c’est-à-dire la maison d’école située sur la rue Saint-Michel appartenant au curé de Vaudreuil, l’abbé Paul-Loup Archambault (1787-1858). Dès la première année, 42 personnes font leur entrée au couvent et, l’année suivante, victime de son succès, le bâtiment devient rapidement trop petit5.

Confrontée à un problème d’espace dès la deuxième année, mère Marie-Anne demande la permission, ainsi que les ressources financières, pour faire construire un bâtiment afin que les postulantes, les pensionnaires et les élèves du village soient accueillies et puissent vivre dans un bâtiment adéquat et acceptable. Cependant, la réponse n’est pas tout à fait à la mesure de ses espérances. En effet, Mgr Bourget confronté au peu de ressources disponibles, mais désirant voir la communauté prospérer, décide de les transférer dans un bâtiment plus grand et disponible dans la municipalité de Saint-Jacques. Cependant, la communauté doit laisser un nombre nécessaire de sœurs enseignantes pour assurer le maintien de l’école du village et répondre aux besoins de la population.

La congrégation quitte Vaudreuil

Ainsi, le 22 août 1853, la congrégation des Sœurs de Sainte-Anne quitte Vaudreuil en laissant derrière elle quatre sœurs au couvent de la rue Saint-Michel. Le 6 octobre 1875, la congrégation délaisse cette maison pour s’établir dans le nouveau couvent situé à côté de l’église Saint-Michel à l’angle du chemin du Bois-Vert (avenue Saint-Charles) et du chemin de la Petite-Rivière (rue Jeannotte), couvent que mère Marie-Anne ne verra jamais. Une fois la maison-mère de la congrégation installée à Saint-Jacques-de-l'Achigan (Saint-Jacques), mère Marie-Anne voit son autorité contestée par un jeune curé, l’abbé Louis-Adolphe Maréchal, qui décide de prendre en mains les affaires de la communauté. Pour mettre fin au conflit, Mgr Bourget destitue mère Marie-Anne de ses responsabilités au mois d’août 1854. Dès lors, la religieuse habite à la maison-mère de la congrégation sans titre et sans influence en s’occupant essentiellement de tâches ménagères jusqu’à la fin de sa vie6. Elle meurt à Lachine le 2 janvier 1890. Le 29 avril 2001, Esther Blondin est déclarée bienheureuse par le pape Jean-Paul II7.

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