Et si les bâtiments se racontaient - Circuit historique et architectural de Vaudreuil-Dorion

 

Joseph-Eugène Perron

Joseph-Eugène Perron (1899-1969). © Collection madame Christiane Perron Walters.

Naissance 1899 à Pointe-des-Cascades

Décès 1969 à Montréal

De Pointe-des-Cascades à Montréal

Joseph-Eugène Perron est né le 6 décembre 1899 à Pointe-des-Cascades1. Le jour suivant, il est baptisé dans l’église de Saint-Timothée (Salaberry-de-Valleyfield) située de l’autre côté du fleuve Saint-Laurent2. Après avoir terminé ses études au collège de Valleyfield3 en 1924, il s'inscrit à l’école des beaux-arts de Montréal4. Joseph-Eugène Perron y étudie pendant cinq ans et il y remporte plusieurs prix de fin d’année5. Joseph-Eugène Perron obtient son diplôme en 1929. La même année, il épouse Julienne Julien (1905-1999), dont les parents sont originaires de Saint-Timothée. Le couple s’installe dans un appartement situé sur le Plateau-Mont-Royal (4491, rue de Lanaudière, app. 4, et par la suite, au 4258, rue Saint-Hubert)6.

Dès 1929, Joseph-Eugène Perron est engagé comme dessinateur par le cabinet d’architectes montréalais Ross & MacDonald7.

La Basilique cathédrale Sainte-Cécile

Son premier projet connu signé à titre d’architecte est sa participation à la conception de la Basilique cathédrale Sainte-Cécile (Salaberry-de-Valleyfield) en 1934-19358. L’architecte en chef est Henri-Sicotte Labelle (1896-1989). Jean-Marie Lafleur (1902-1985) et Joseph-Eugène Perron agissent comme associés alors que Louis-Napoléon Audet (1881-1971) occupe le rôle de consultant9. Les quatre architectes reçoivent une mention honorable pour l’édifice lors du congrès annuel de l’Institut royal d’architecture du Canada en décembre 193510.

Un concepteur d’églises

Sa participation à la réalisation de la Basilique cathédrale Sainte-Cécile constitue le début d’une carrière prolifique dans la conception de bâtiments institutionnels dont plusieurs églises, principalement dans les diocèses de Valleyfield, Montréal, Saint-Jérôme et Mont-Laurier. En effet, il dessine les plans d'au moins 11 lieux de culte dont les églises suivantes11 : Sainte-Anastasie (Lachute - 1936-1937), Notre-Dame-de-la-Paix (Beauharnois - 1944), Saint-Jean-Baptiste (Dorion - 1949, en collaboration avec Siméon Brais), Saint-Michel (Mont-Saint-Michel - 1949-1950), Sainte-Maria-Goretti (Montréal - 1951-1952), Notre-Dame-de-L’Assomption (Châteauguay - 1952-1953), Notre-Dame-de-la-Merci (Montréal - 1952-1953), Saint-Maxime (Léry - 1953), Saints-Martyrs-Canadiens (Beauharnois - 1953), Saint-Zotique (Saint-Zotique - 1962-1963, en collaboration avec son fils, Julien Perron) et Sainte-Jeanne-d’Arc (Saint-Faustin-Lac-Carré - 1963-1964).

Des projets institutionnels

Au cours de sa carrière, Joseph-Eugène Perron accepte également des mandats provenant de différentes institutions religieuses. En 1937, il réalise les plans pour le noviciat des Pères blancs à Laval12. L’année suivante, il participe à l’ajout d’une section à l’aile ouest du Grand séminaire de Montréal13. En 1954, les Sulpiciens font de nouveau appel à lui pour dessiner la maison des employés du séminaire de philosophie14. À Salaberry-de-Valleyfield, en 1946, il signe les plans et devis de l’auditorium et de la chapelle du séminaire de Valleyfield15. Son beau-frère, l’abbé Dominique Julien (1899-1982) est alors directeur de l’institution16. La même année, toujours dans la même ville, Joseph-Eugène Perron conçoit, pour la paroisse Sacré-Cœur, l’agrandissement de la sacristie de l’église ainsi que le presbytère17. Trois ans plus tard (1949), la commission scolaire de Joliette lui confit la réalisation des plans de l’école primaire Saint-Jean-Baptiste (maintenant école Monseigneur J.-A.-Papineau - 485, rue Laval). Dirigée à l’origine par la congrégation Notre-Dame, le bâtiment de trois étages accueillait huit classes d’étudiantes et une salle de théâtre18. Finalement, en 1951, Joseph-Eugène Perron réalise le centre des loisirs de la paroisse Saint-Jean-Baptiste situé au 485, rue Rachel Est à Montréal19.

L’ancien hôtel de ville de Dorion et la firme (Perron & Perron)

En août 1960, Joseph-Eugène Perron obtient un nouveau contrat à Dorion20. Cette fois-ci, la ville de Dorion lui demande de concevoir le nouveau garage municipal (205, rue Valois) et surtout de transformer l’ancienne salle municipale pour en faire un hôtel de ville digne de ce nom21. Avec son fils Julien Perron (1931-2019) (Perron & Perron), ils rénovent complètement l’ancien bâtiment (190, avenue Saint-Charles) conçu en 1927 par l’architecte Siméon Brais (1886-1953). Les travaux sont réalisés en 1961. L’édifice est remis au goût du jour et devient officiellement l’hôtel de ville de Dorion. Il conserve cette fonction jusqu’en 1994, année de la fusion avec la Ville de Vaudreuil (Vaudreuil-Dorion). L’association avec son fils Julien sera de courte durée, quatre ans tout au plus (1960-1963)22. Si dans les premiers temps de cette association Joseph-Eugène Perron dirige les projets, par la suite, il agit davantage comme mentor et supervise les chantiers. Il prend sa retraite vers 1963 dans sa maison du 5362, avenue Louis-Colin dont il a lui-même dessiné les plans en 1945-194623. Joseph-Eugène Perron meurt à Montréal le 19 janvier 1969. Il est enterré au cimetière de Saint-Timothée près de ses parents24.