François-Édouard Meloche
Naissance 1855 à Montréal
Décès 1914 à Montréal
Meloche et l’église Saint-Michel de Vaudreuil
C’est en 1883 que François-Édouard Meloche (1855-1914) réalise l’actuel décor intérieur de l’église Saint-Michel de Vaudreuil aidé, entre autres, de son apprenti Toussaint-Xénophon Renaud (1860-1946)1. Il subsiste aujourd’hui très peu d’œuvres de ce peintre muraliste compte tenu des incendies et des restaurations survenus au cours des années2. Dans ce contexte, l’église Saint-Michel de Vaudreuil constitue une rareté artistique dans l’histoire de l’art ornemental du Québec3.
De l’horlogerie à la statue en plâtre
François-Édouard Meloche naît le 27 décembre 1855 à Montréal dans une famille aisée d’artisans horlogers. En 1861, il est inscrit au collège Sainte-Marie chez les pères Jésuites afin d’entreprendre son cours classique. Cependant, la longue maladie de son père entraîne la famille vers d’importantes difficultés financières. C’est en subvenant au besoin de sa famille, alliant travail et études, qu’il termine sa formation académique. Il travaille ainsi pendant plusieurs années dans une boutique d’ornements d’églises où il peint des bannières de procession et des statues en plâtre.
Un mentor
Son talent artistique est rapidement remarqué par Napoléon Bourassa (1827-1916), alors professeur au collège Sainte-Marie. Bourassa le prend sous son aile et lui donne gratuitement des cours d’architecture, de sculpture et de peinture. Par la suite, il le prend comme apprenti dans la décoration de la chapelle Notre-Dame-de-Lourdes de Montréal (1875-1882). C’est véritablement durant ce chantier que François-Édouard Meloche apprend son métier. À cette occasion, il est choisi par Napoléon Bourassa pour faire les décorations de l’imposant dôme de la chapelle4.
Un artiste actif dans le diocèse de Valleyfield
Dès l’âge de vingt ans, François-Édouard Meloche est reconnu comme peintre décorateur et amorce sa carrière de muraliste. C’est sur le territoire du diocèse de Valleyfield, créé en 1892, qu’il obtient ses premiers contrats alors que la mode du décor peint se propage et est au goût du jour. En 1881, il conçoit le décor intérieur de l’église de Saint-Polycarpe, ainsi que celui de Saint-Ignace de Coteau-du-Lac. En 1885, il réalise celui de Sainte-Madeleine de Rigaud. En 1886, il peint des œuvres pour l’église de Saint-Zotique et la cathédrale Sainte-Cécile de Salaberry-de-Valleyfield. En 1894, il est à l’église de Saint-Télesphore. Seules les églises de Saint-Télesphore et de Saint-Michel de Vaudreuil conservent intacts les décors intérieurs réalisés par Meloche.
Une carrière bien remplie
Au cours de sa carrière, François-Édouard Meloche participe, comme décorateur muraliste, à plus d’une centaine de chantiers d’églises partout au Québec, au Nouveau-Brunswick, à l’Île-du-Prince-Édouard et au Manitoba. En plus de sa carrière de peintre décorateur, Meloche enseigne la peinture au Conseil des arts et manufactures de Montréal. Il continue d’enseigner l’art de la décoration intérieure et murale religieuse tel que lui a appris son maître Napoléon Bourassa. À partir de 1900, François-Édouard Meloche semble avoir cessé toute activité professionnelle et artistique, une sorte de retraite anticipée durant laquelle on ne retrouve son nom nulle part. C’est son apprenti et compagnon Toussaint-Xénophon Renaud qui prend la relève5. François-Édouard Meloche meurt le 15 août 1914 dans sa résidence de Montréal.